Le monde à la pointe du crayon Voyages de Le Corbusier (1907-1933)

Le monde à la pointe du crayon – Voyages de Le Corbusier (1907-1933)
L’architecture comme voie initiatique. Le dessin comme art de la révélation. L’exposition « Le monde à la pointe du crayon » propose un regard saisissant sur les pérégrinations formatrices de Le Corbusier, né Charles-Édouard Jeanneret, entre 1907 et 1933. À travers une trentaine d’œuvres originales – esquisses, aquarelles, croquis, pastels – la Fondation Le Corbusier nous ouvre les portes d’un carnet de voyage qui tient du voyage philosophique, de la quête intérieure, de l’ascèse visuelle.
Le Corbusier, l'affiche de l'expo
Le Corbusier, l’affiche de l’expo
Dès l’âge de 20 ans, l’aspirant architecte quitte la Suisse pour l’Italie, marche sur les traces du Trecento, contemple les fresques comme autant de symboles muets. Puis, en 1911, il accomplit un véritable Grand Tour, de la péninsule balkanique aux temples hellènes, des mosquées ottomanes aux cités antiques. Comme un Compagnon du Devoir moderne, il étudie, mesure, trace, et apprend par l’œil, la main et l’intuition. En 1929, il découvre l’Amérique latine. En 1931 puis 1933, c’est le désert du M’zab, en Algérie, qui l’initie à l’essentiel : l’harmonie entre l’homme, l’habitat, et le climat. Chacun de ces lieux est pour lui un Temple à ciel ouvert, un creuset où il affine les principes qui nourriront sa vision d’un urbanisme symbolique, rythmé par la lumière, la proportion, l’ordre.
Le Corbusier. (26 septembre 1964)
Le Corbusier. (26 septembre 1964)
Pour le Franc-Maçon, cette exposition constitue une véritable voie de résonance initiatique. Elle révèle un homme en chemin, à la recherche d’une unité entre la forme et le fond, entre la géométrie sacrée et l’humain. Car au-delà du voyageur, c’est l’inventeur du Modulor qui affleure ici. Le Modulor, ce système de proportions basé sur le nombre d’or et la morphologie humaine, n’est-il pas l’écho moderne de la coudée royale, des canons antiques, de l’Homme de Vitruve ? Il témoigne d’une volonté de réconcilier l’abstraction mathématique et le souffle vital. Une œuvre opérative, fondée sur l’idée que la beauté naît de l’harmonie, que l’espace peut être spiritualisé.
Illustration du Modulor, d'après les travaux de Le Corbusier, schéma libre
Illustration du Modulor, d’après les travaux de Le Corbusier, schéma libre
L’exposition est visible à la Maison La Roche, lieu emblématique conçu par Le Corbusier lui-même, dans le 16e arrondissement de Paris. Une maison-temple, au silence feutré, où le trait devient verbe, et où le Franc-Maçon retrouvera, à chaque regard, l’appel discret mais tenace de la pierre brute à polir. Infos pratiques Jusqu’au 3 mai 2025 – Du mardi au samedi, de 10h à 18h Maison La Roche, 10 square du docteur Blanche, Paris 16e (métro Jasmin) Entrée : 10 €/5 € pour les étudiants
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