« Le monde selon l'IA » : une humanité à l'épreuve du regard algorithmique

« Le monde selon l’IA » : une humanité à l’épreuve du regard algorithmique
Depuis plusieurs années, la Grande Loge de France invite ses loges à s’interroger collectivement sur les grands enjeux contemporains. À travers ses Questions à l’Étude des Loges (QEL), elle propose une réflexion éthique, universelle et fraternelle sur des sujets qui interpellent l’humanité dans ce qu’elle a de plus essentiel. L’année 2023/2024 a vu les travaux porter sur un thème aussi vertigineux qu’actuel : l’intelligence artificielle.
Le monde selon l'IA 1
Le monde selon l’IA 1
À cet égard, l’exposition « Le monde selon l’IA » présentée au Jeu de Paume à Paris résonne puissamment avec nos réflexions maçonniques. Art et intelligence : du logos humain au langage des machines Placée sous le commissariat d’Antonio Somaini, cette grande exposition collective réunit des artistes internationaux qui, depuis une décennie, s’emparent des technologies d’IA pour en questionner les usages, les promesses et les périls. Photographie, cinéma, littérature, installations interactives, musique : autant de langages sensibles mis au service d’une interrogation profonde sur les mutations de notre monde. Mais ici, il ne s’agit pas seulement de montrer ce que l’IA produit, mais surtout de sonder ce que l’IA modifie : dans notre rapport aux images, à la mémoire, à la vérité, au réel. Autant de problématiques au cœur d’une démarche initiatique qui cherche, au-delà des apparences, à discerner l’Essence. Un parcours initiatique en trois temps Comme un cheminement symbolique en loge, le parcours de l’exposition se structure en trois grandes séquences thématiques :
  • D’abord, la matière. Derrière l’illusion d’immatérialité des algorithmes, se révèle une réalité minérale, organique et géopolitique : les terres rares, l’extraction des métaux, l’énergie consommée par les serveurs, le poids écologique des datas. Ce qui semblait angélique devient tellurique. Nous voilà renvoyés à nos responsabilités face à la nature profanée.
  • Puis vient l’analyse. L’IA voit, reconnaît, classe. Mais à quel prix ? Les œuvres présentées interrogent la vision algorithmique du monde : biais, surveillance, reproduction des stéréotypes… Dans ce miroir numérique, l’homme découvre une image déformée de lui-même. C’est l’épreuve du miroir : celle du Cabinet de Réflexion.
  • Enfin, la génération. Poèmes, images, musiques, récits : les IA deviennent créatrices. Mais qu’en est-il de l’intuition, de l’émotion, de l’âme ? Ce dernier temps de l’exposition ouvre sur une interrogation philosophique : qu’est-ce que créer ? Et qui en est véritablement l’auteur ?
L’Art comme sentinelle de l’Humain L’exposition montre combien l’art reste ce lieu unique où l’homme, même assisté ou augmenté, conserve sa capacité de mise à distance, d’ironie, de poésie, de critique. Ainsi, les œuvres de Christian Marclay, Inès Sieulle, Grégory Chatonsky ou Gwenola Wagon deviennent autant de colonnes érigées dans un paysage bouleversé.
Le monde selon l'IA 2
Le monde selon l’IA 2
En éclairant la part d’ombre de ces technologies, mais aussi leur lumière potentielle, cette exposition propose un parcours de lucidité. Elle ne donne pas de réponses toutes faites, mais pose des questions fondamentales. Comme en loge. Informations pratiques Du 11 avril au 21 septembre 2025 – Jeu de Paume 1 place de la Concorde – Jardin des Tuileries, Paris 1er Programme complet des événements associés (colloques, conférences, projections, procès fictif de l’IA) sur le site : jeudepaume.org Horaires : lundi : fermé/mardi : 11h – 21h/mercredi au dimanche : 11h – 19h Téléchargez le manifeste « Intelligence artificielle : le pari de l’humain » publié par la Grande Loge de France www.gldf.org Source : https://jeudepaume.org/Illustrations : Jeu de Paume    
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