Les Grades symboliques Rassembler ce qui est épars I

Les Grades symboliques – Rassembler ce qui est épars I
Raymond Hanus, qui maçonne au Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA), est membre de la Fédération belge de l’Ordre maçonnique mixte international Le Droit Humain depuis 1983. Il nous offre un ouvrage d’une rare profondeur, fruit d’un long cheminement initiatique et d’une réflexion nourrie au fil des ans par les instructions maçonniques qu’il a reçues et dispensées. Bien plus qu’un simple manuel d’interprétation des trois degrés de la Loge symbolique, ce livre se veut une synthèse vivante, où chaque pierre, chaque élément de l’édifice initiatique trouve sa place dans une architecture cohérente. L’ouvrage se distingue par une approche érudite, mêlant références symboliques, bibliques, philosophiques et même scientifiques, offrant ainsi une lecture particulièrement riche et nuancée. Dès les premières lignes, une tonalité particulière s’impose : celle d’un voyage intime dans le labyrinthe des symboles, où l’auteur invite le lecteur à un compagnonnage intellectuel, loin des dogmes figés ou des lectures trop littérales. Loin d’être un ouvrage purement didactique, ce livre est un véritable témoignage, une transmission où chaque page semble être un miroir tendu au cherchant, un appel à l’introspection et à l’élévation.
Les Grades symboliques
Les Grades symboliques
Raymond Hanus, dans un style à la fois limpide et érudit, s’emploie à démontrer combien les trois degrés de l’initiation maçonnique ne sont pas de simples étapes administratives ou protocolaires, mais bel et bien des seuils de transformation intérieure. L’Apprenti, le Compagnon et le Maître ne sont pas de simples statuts, mais des états de l’être, des moments d’un processus qui ne se referme jamais sur lui-même et qui exige de celui qui le traverse une quête perpétuelle de sens. Loin des commentaires fastidieux ou des gloses alourdies par un excès de références, l’auteur se concentre sur l’essentiel : la Maçonnerie est avant tout une dynamique, un art du questionnement et du perfectionnement de soi. Le premier degré, celui de l’Apprenti, est ici revisité avec une fraîcheur inattendue. Raymond Hanus nous rappelle que ce premier pas est avant tout une rupture : rupture avec le profane, mais aussi avec les illusions que l’on pouvait entretenir sur soi-même. L’initiation, avec ses épreuves et ses rituels, devient une manière de désapprendre avant d’apprendre, un processus de dépouillement nécessaire avant toute édification. La pierre brute, élément fondamental de l’initiation, devient alors le symbole du travail que chacun doit accomplir sur lui-même, dans un effort constant de polissage et de rectification. Le deuxième degré, celui du Compagnon, est abordé sous un angle profondément symbolique et scientifique. Raymond Hanus nous montre que le passage à ce niveau de l’initiation est une véritable ouverture au monde, un élargissement du regard. Si l’Apprenti travaille sur lui-même, le Compagnon se doit de comprendre l’univers qui l’entoure, d’explorer les chemins de la connaissance et du savoir. L’auteur explore ainsi la lettre « G », symbole central de la Franc-Maçonnerie, sous divers angles : God, Géométrie, Gravitation, Génétique, Grammaire, Gnose, Graal, et même Gastronomie. Chaque interprétation ouvre une porte vers une nouvelle dimension de la pensée maçonnique, invitant le lecteur à dépasser les apparences pour saisir l’essence des symboles. La construction devient ici collective, et l’individu se met au service d’un édifice plus grand que lui.
Éditions F deville, coll. Les carnets littéraires
Éditions F deville, coll. Les carnets littéraires
Enfin, le troisième degré, celui de Maître, est présenté non pas comme une finalité, mais comme un commencement. Raymond Hanus insiste sur l’idée que l’élévation au grade de Maître n’est pas une consécration, mais bien une nouvelle étape, celle de la transmission et du dépassement de soi. La légende d’Hiram, clé de voûte de ce degré, est ici analysée avec une profondeur qui dépasse les simples commentaires rituels. Il ne s’agit pas seulement d’un mythe fondateur, mais d’un enseignement intemporel sur la perte et la résilience, sur la nécessité d’accepter la finitude pour mieux renaître. Raymond Hanus approfondit aussi la question des meurtres symboliques d’Abel, de Jésus et d’Hiram, en les interprétant comme des étapes essentielles dans le processus de transformation de l’initié. Ce qui frappe dans cet ouvrage, c’est la manière dont l’auteur parvient à insuffler une cohérence à ce qui pourrait n’être qu’un assemblage hétéroclite de réflexions. Son mortier inédit, comme il l’appelle lui-même, est fait d’une capacité rare à relier les éléments dispersés du savoir maçonnique, à donner à chaque symbole, chaque rituel, chaque mot une place au sein d’un tout organique. On ressent dans ces pages l’empreinte d’un homme pour qui la maçonnerie est bien plus qu’un engagement, mais une véritable discipline de l’esprit et de l’âme. En lisant Les Grades symboliques – Rassembler ce qui est épars I, le Franc-Maçon confirmé trouvera matière à redécouvrir ses propres initiations, à revisiter les degrés sous un angle renouvelé. Quant au cherchant, il y puisera une lumière précieuse, celle qui éclaire sans aveugler, qui guide sans enfermer. Ce livre est un compagnon de route, un viatique pour qui veut réellement comprendre que l’initiation ne se termine jamais, que chaque pas en Loge est un pas vers soi-même, et que l’ouvrage à construire n’est autre que l’édifice intérieur, sans cesse à rebâtir, sans cesse à perfectionner. Avec impatience, nous attendons désormais la suite de ce travail exceptionnel, Rassembler ce qui est épars II, III, etc., et sans doute jusqu’au 33e degré !
Éditions F deville
Éditions F deville
Les Grades symboliques – Rassembler ce qui est épars I Raymond Hanus Éditions F deville, 2024, coll. Les carnets littéraires des amateurs de pavés mosaïques, 200 pages, 20 € – Format Kindle 13,99 €
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