L'Odyssée dans l'univers initiatique maçonnique Initiation et tenue solennelle au grade d'Apprenti

L’Odyssée dans l’univers initiatique maçonnique – Initiation et tenue solennelle au grade d’Apprenti
Jean Bartholo nous invite à une odyssée intérieure où chaque pas dans l’univers maçonnique est un dialogue entre l’aspiration et le mystère. Son ouvrage, L’Odyssée dans l’univers initiatique maçonnique, se présente comme une quête sans fin, un périple qui débute avec l’initiation et se prolonge à travers les rituels de l’ouverture et de la fermeture de la loge. L’auteur ne déroule pas un savoir figé, mais une expérience vivante, une pénétration progressive du symbolisme du premier degré du Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA). Il ne s’agit pas d’un simple guide, mais d’une exploration sensible, d’un itinéraire où chaque lecture, chaque tenue, chaque retour sur le rituel est une redécouverte. Cette dynamique rappelle l’essence même de la tradition initiatique : un cheminement où la lumière grandit avec le voyage, où la compréhension se déploie dans un éclaircissement progressif. Dès le seuil du préambule, Jean Bartholo inscrit son propos dans une temporalité expansive : le passé, le présent et l’avenir s’entrelacent pour dessiner une progression initiatique qui n’est pas un parcours linéaire mais un mouvement spiralé. Il nous rappelle que le maçon ne fait pas son initiation, il y est conduit et s’y abandonne. Ce n’est pas un événement, mais un état d’être qui s’approfondit et se renouvelle à chaque séance. L’initiation elle-même est présentée comme une rencontre avec le mystère, une expérience où l’Apprenti n’est pas tant confronté à des épreuves qu’à une véritable transformation ontologique. La consécration dont il est question ne s’arrête pas à un moment clé du rituel, elle ouvre à un horizon spirituel où le regard porté sur le monde change. Cette dynamique se retrouve dans la réflexion sur le travail de l’Apprenti. Pourquoi trois ans ? Pourquoi ce silence imposé ? Ce n’est pas une simple discipline, mais un mode d’accès à la connaissance qui ne se transmet pas en paroles, mais en vibrations intérieures. La maçonnerie enseigne à voir, à ressentir, à reconnaître dans le grain de sénevé l’arbre futur. La référence biblique n’est pas anodine : elle relie la progression initiatique à une moisson de lumière, à une germination secrète qui se révèlera en son temps. Le passage de l’ouverture de la loge est d’une beauté particulière. Jean Bartholo y voit le déploiement d’un espace sacré, la mise en mouvement d’un champ vibratoire où le profane est laissé à la porte. Il insiste sur la posture, sur l’orientation, sur ces mystères accoutumés qui ne cessent d’étonner le maçon attentif. La loge s’ouvre à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers, non comme une simple formule mais comme une réalisation ontologique : quelque chose se met en place, quelque chose s’accorde. De même, la fermeture des travaux n’est pas un achèvement mais une mise en réserve de cette lumière. La colonne B, les travaux à minuit, sont autant de moments où la loge se replie comme un livre que l’on ferme, sachant que l’essence du texte continue à nous habiter. Que retenir de cette lumière qui a éclairé nos travaux ? Que nous sommes toujours en chemin. Jean Bartholo nous rappelle que chaque tenue est un étonnement à renouveler, un déplacement intérieur où l’initié abandonne l’illusion du savoir pour entrer dans la puissance du questionnement. Ce livre ne livre pas de vérités, il entrouvre des portes et invite à l’audace du voyage. Un livre court en pagination, mais infini en réflexion, qui nous laisse avec une certitude : l’initiation n’est pas un état, c’est une tension, une mise en mouvement vers un horizon qui s’éloigne à mesure qu’on s’en approche. Une Odyssée dont le retour à Ithaque n’est qu’un recommencement. L’Odyssée dans l’univers initiatique maçonnique – Initiation et tenue solennelle au grade d’Apprenti Jean Bartholo – Éditions Télètes, 2024, 92 pages, 16 €
Cela pourrait vous intéresser ...
Aller au contenu principal